Dans ce roman foisonnant, nous suivons les parcours de personnages liés par l’immeuble Christodora, où ils ont tous vécu à une période de leur vie. De 1981 à 2021, les problématiques d’époque et d’actualité sont abordées à travers ces vies qui s’entremêlent : le sida, la lutte des militants et des malades pour obtenir des droits ; l’addiction à la drogue et les moyens de s’en sortir ; l’amitié et l’amour bouleversés par les tragédies humaines, qui rendent plus forts ou qui détruisent tout…
Les thèmes de ce roman sont forts et lourds, et pourtant la lecture est très agréable. Nous ne sommes pas écrasés, mais embarqués dans le récit.
Nous apprenons (pour ceux qui l'ignoraient) que les symptômes du Sida chez les femmes n'ont pas été pris en compte au début des recherches sur la maladie. Des militantes, toujours assez peu connues, ont dû se battre pour être intégrées dans les protocoles médicaux de l'Etat et des laboratoires. Nous redécouvrons les débuts de cette maladie, les espoirs des militants, leurs déceptions et leurs deuils, alors que les traitements n'étaient pas encore trouvés.
Nous suivons également la descente aux enfers dans la drogue d'un jeune adolescent perdu. Les réactions des proches provoquent forcément chez le lecteur un jugement, des questionnements : comment aurions-nous réagi à la place des parents ? Aurions-nous fait de même ? Est-il si simple de juger leur comportement ?
Nous nous attachons d’emblée à certains personnages, pour leur histoire, leur caractère, et leurs faiblesses. Nous pensons deviner quelle sera l'issue de leur destin, mais nous sommes parfois surpris de nos prévisions. Même si certains d’entre eux peuvent nous agacer, nous ne pouvons rester indifférents à leur sort.
C’est là toute la réussite de cet ouvrage, et c’est pourquoi il faut le lire !
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